Atelier Microplastiques
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- Publié le 07.12.2023
- Coordination
Maastricht, le 28 novembre 2023
Les scientifiques et les experts appellent à une réglementation sur les pertes de granulés de plastique et à une action concertée à l’échelle du bassin afin d’éviter au maximum l’expansion des pollutions…
Le Ministère néerlandais des Infrastructures et des Eaux, la Vlaamse Milieumaatschappij, et la Commission Internationale de l’Escaut ont invité des scientifiques, des experts, des fonctionnaires des services concernés, et des décideurs politiques de France, des Pays-Bas, de Belgique, de l’Allemagne et de la Commission européenne afin de se pencher sur le défi international posé par les microplastiques dans l’environnement, et en particulier dans les eaux de surface, , lors d’un colloque qui s’est tenu à Maastricht le 28 novembre 2023. Huit intervenants ont donné un aperçu de la problématique, des initiatives visant à réduire ou même à éviter les pollutions par les microplastiques, et de la manière dont nous devrions procéder, devant un public de 70 experts.
Il y a près de vingt ans, des scientifiques de la Sir Alister Hardy Foundation for Ocean Science, en collaboration avec les universités de Plymouth et de Southampton, ont publié dans la revue scientifique Science, sous le titre “Lost at Sea: Where Is All the Plastic?” (mei 2004), une contribution retentissante sur la pollution par les microplastiques depuis les années 1960. Depuis lors, la pollution par les microplastiques a pris des dimensions alarmantes. La grande majorité des pollutions par les microplastiques pénètre dans l’environnement par les rivières.
Dans le “ Plan Zero Pollution ” de 2021, la Commission européenne (CE) a formulé l’ambition de réduire les microplastiques de 30% d’ici à 2030. Les sources de pollutions de l’environnement par les microplastiques sont multiples : des peintures aux pneus de voiture, passant par les granulés, les textiles pour le consommateur et pour l’agriculture, les détergents, etc… De nombreuses applications contiennent des microplastiques, et il ne sera pas facile, au bout du cycle de consommation, de les empêcher d’entrer dans l’environnement. Pour cette raison, la Commission européenne a choisi de s’attaquer en premier lieu aux pertes de granulés dans la chaîne de production, ainsi qu’au niveau de sa logistique ; cet aspect est en effet facile à comprendre, à gérer, et produit un impact qui garantit des résultats à court terme. Une proposition de loi est en cours de rédaction et sera bientôt transmise au Parlement européen et au Conseil européen. La CE a appelé à continuer à mettre en lumière l’essentiel de la problématique des microplastiques et à déployer des efforts pour mettre en oeuvre des solutions.
En Flandre, des travaux sont actuellement en cours dans 4 domaines de recherche : la surveillance, le développement de méthodes, les effets sur les écosystèmes et sur la santé humaine. L’étude des émissions brutes par rapport aux émissions nettes est importante pour définir des mesures d’atténuation. Un grand nombre de microplastiques arrivent dans l’environnement via les déchets ménagers : heureusement, 80% d’entre eux sont collectés par les stations d’épuration ; mais seuls 83% des ménages sont raccordés à une station d’épuration.
Le lien entre les microplastiques et les effets sur les écosystèmes et sur la santé doit encore être étudié plus en détail, mais un impact peut toutefois être constater, notamment sur l’absorption de microplastiques par les animaux et les humains.
Il existe une série d’études importantes sur l’élimination des microplastiques des eaux usées, entre autres par les stations d’épuration. Les détritus non ramassés qui se décomposent en microplastiques dans l’environnement sont également source de pollutions : s’attaquer à ce problème peut produire des résultats immédiats. Parallèlement, il est très important de nettoyer au plus vite et le plus efficacement possible les accidents majeurs impliquant des microplastiques, par exemple dans le cas de navires de transport en pleine mer.
Le port d’Anvers est un système écologico-économique particulier en raison de la particularité de l’Escaut Maritime et de son estuaire sur les berges duquel est implanté le deuxième complexe pétrochimique le plus grand au monde. Des études menées par l’Université d’Anvers montrent une perte importante et persistante de granulés, même après un « coup de balai » approfondi du fleuve. Il est surprenant de constater que la plupart des granulés ne se trouvent pas en aval mais en amont, où ils s’accumulent.
Lors de son allocution de clôture, Theo van de Gazelle, le Président de la Commission Internationale de l’Escaut, déclare que :
- Les microplastiques constituent une thématique vaste et diversifiée, avec de nombreuses méthodes de mesure pour les détecter.
- La priorité doit être donnée aux actions qui peuvent produire des résultats immédiats.
- Une coopération au niveau international est absolument nécessaire.
“Voilà qu’aujourd’hui, les premier pas ont été accomplis vers une compréhension plus holistique de la problématique des miccroplastiques présents dans l’environnement : un programme de recherche sur l’environnement et la santé est en cours d’élaboration…”, déclare Leon Dhaene, le Secrétaire Général de la Commission Internationale de l’Escaut. “De nombreux défis restent à relever, notamment sur la manière de maîtriser la production des microplastiques, de mieux réutiliser les produits existants contenant des microplastiques, et d’éliminer efficacement les microplastiques arrivés dans l’environnement. Ce sont des défis que nous pouvons mieux gérer au niveau d’un bassin versant et conjointement.”
Vous trouverez ci-dessous le lien vers le programme et les présentations des orateurs.
Vous trouverez ci-dessous le lien vers la présentation de Silvia Forni de la Commission européenne.
Vous trouverez ci-dessous le lien vers la présentation de Maaike Vercauteren de l’Université de Gand.
Vous trouverez ci-dessous le lien vers la présentation de Joris Quik de l’institut national pour la santé publique et l’environnement (RIVM).
Vous trouverez ci-dessous le lien vers la présentation d’Audrey Joris de l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP).
Vous trouverez ci-dessous le lien vers la présentation de Ronny Blust de l’Université d’Anvers.
Vous trouverez ci-dessous le lien vers la présentation d’Ageeth Boos du Rijkswaterstaat et d’Anne-Marie Prins, de l’Agence Flamande de traitement de déchets (OVAM).
Vous trouverez ci-dessous le lien vers la présentation Camille Lacroix du CEDRE.