Troisième séminaire Prévisions de crues (Bruxelles, les 5 et 6 septembre 2023)

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  • Publié le 07.09.2023
  • Hydrologie

Evaluation des mesures mises en place pour lutter contre les inondations.

La Commission Internationale de la Meuse et la Commission Internationale de l’Escaut ont réuni 19 experts hydrologiques de France, de Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg et d’Allemagne pour un séminaire de travail à Bruxelles sur les mesures de débits et les prévisions de crues.

Les inondations dramatiques de juillet 2021 ont entraîné une série d’améliorations, de nouvelles études, et des procédures renforcées au sein des bassins de l’Escaut et de la Meuse.

Les principales réalisations ont été présentées à Bruxelles.

À retenir particulièrement :

  • L’étude de l’évolutions attendue à l’horizon 2029-2030 de la prévision des crues liées au débordement des cours d’eau, en prenant également en compte le ruissellement et la remontée des eaux souterraines ; en particulier pour les cours d’eau dont les débordements ont eu un impact important en France ; également où de nouveaux niveaux de vigilance ont été définis ;
  • Un renforcement considérable des ressources et des moyens, une mise-à-jour des outils de prévision, la reconstruction et la construction de nouvelles stations de mesure avec transfert de données via des réseaux mobiles, de nouveaux avis d’alerte, le développement du site web d’Info Crue, et le lancement du modèle LARSIM sur l’ensemble de la Wallonie ;
  • La reconstruction des stations de mesure démolies, la mise en place d’un centre opérationnel de prévision des crues, la création du portail ‘Hochwasserportal. NRW, l’application pour téléphone portable Meine Pegel, et l’utilisation du modèle hydrologique LARSIM en Rhénanie du Nord-Westphalie ;
  • La fusion des réseaux de mesure des cours d’eau, la mise en place de structures de gestion de l’eau, et l’accès aux données de la base de données via waterinfo.be en Flandre ;
  • Une amélioration des messages de gestion de crise en cas de crue, l’automatisation des bulletins d’informations sur les crues, et le développement d’un modèle hydrologique pour la Meuse aux Pays-Bas ;
  • Une révision de la carte sur l’imperméabilisation des sols, qui date de 2006, à Bruxelles.

Par ailleurs, le revers de la médaille, à savoir les étiages, n’a pas été oublié : il s’agit toujours d’un problème largement répandu dans les bassins hydrographiques de l’Escaut et de la Meuse.

  • La Flandre a ainsi présenté plusieurs simulations hydrologiques visant à quantifier les effets des mesures d’économie de l’eau ;
  • Aux Pays-Bas, des modèles ont été développés pour étudier l’intrusion de l’eau salée ;
  • La Rhénanie du Nord-Westphalie, où les étiages ont causé de nombreux problèmes entraînant un coût important pour les industries utilisant le transport fluvial sur le Rhin, a prévu pour 2024 une étude pour modéliser les étiages.
  • En Wallonie, un nouveau modèle de prévision des étiages est en cours de développement.

En France, la Préfecture dispose de prévisions quotidiennes des débits permettant de prévoir et de mettre en œuvre en temps voulu d’éventuelles mesures.

“Il est nécessaire que les différentes délégations se penchant sur les questions que les inondations de Juillet 2021 ont soulevées pour ainsi perfectionner leurs modèles, et mieux informer les autorités compétentes et les renseigner sur la prise de mesures. La question qui se pose n’est pas si d’autres inondations se produiront, mais plutôt à quel moment, et l’opinion publique s’attend désormais à ce que des progrès aient été réalisés entre temps pour protéger la population de ces inondations », déclare Leon Dhaene, le Secrétaire général de la Commission Internationale de l’Escaut. « Mais, si les inondations intenses constituent un phénomène temporaire et géographiquement limité, même si elles ont un lourd impact pour la société, il ne faut surtout pas sous-estimer la problématique des sécheresses et des étiages, puisque ses impacts touchent une zone géographique plus vaste et risquent d’avoir un impact économique et financier important par son envergure. »

Une visite de travail a été effectuée dans les égouts de Bruxelles et au Musée des égouts de Bruxelles.

« L’un des plus gros problèmes du bassin de l’Escaut reste le fait que la Senne est en partie utilisée comme égout et en partie pour absorber le trop-plein d’eaux usées des stations d’épuration lors de fortes pluies », a déclaré Leon Dhaene, secrétaire général de la Commission internationale de l’Escaut.  « Il devient hautement prioritaire d’adapter la capacité des stations d’épuration à celle d’une métropole comme Bruxelles et de veiller à ce que les eaux usées soient drainées séparément des eaux de pluie. »